Je pris donc la direction des bains. Dans la cour, les femmes m'avaient regardé passer. Elles étaient d'abord étonnées de me voir me promener si peu vêtu, puis remarquaient la couleur pourpre de mon torse et ouvraient des yeux d'autant plus ronds. Je tentais tant bien que mal de parvenir jusqu'aux bains sans croiser plus de curieux. Lorsque j'entrais dans la salle, je fus enveloppé de chaleur. Je retirais ma ceinture et mes armes et les posais sur un porte-manteau. Je retirais mon pantalon sale et mes bottes et les posais près des rechanges que j'étais passé prendre dans mes appartements.
Je regardais autour de moi.
Devant moi je voyais le bassin, la pierre du sol était chaude. La bordure du bassin était sèche, personne n'avait mit les pieds ici ces dernières heures. Sur la droite, je voyais des tas de linges propres, des paniers d'osiers attendant les vêtements sales des chevaliers. Sur la gauche je pouvais apercevoir les robinets d'eau. L'un d'eux était ouvert et de la vapeur en sortait en même temps que l'eau brûlante, un peu plus loin, un autre robinet écoulait de l'eau fraîche qui rendait la chaleur du bain particulièrement bonne. Je descendais les marches du bassin et posais un pieds dans la chaleur du liquide purificateur. Je nageais jusque là où l'eau coulait. Je me postais sous le jet et laissais l'onde chaude courir sur ma peau et faire tomber le sang caillé. Lorsque je fus débarrassée de ce sang et de ma crasse, je plongeais la tête sous l'eau. Je ressortis un instant mon visage et écartais mes cheveux de mes yeux. Je m'étendis à la surface de l'eau et tentais de me détendre. Trop de choses trottaient dans ma tête.
Cette immortelle, elle avait le même don que moi mais c'était d'une puissance inimaginable, Ëlaelle se mourait, Elidjä était dans un coma d'une cause inconnue. Je me sentais inutile.
Je décidais que le lendemain j'irais dans les villages avoisinants et formerais un cahier de doléance pour savoir quelle mission je pouvais accomplir. Mais pour l'heure, je rester dans l'eau, les yeux fermés et m'assit au fond du bassin. L'air commença à me manquer. Je remontais et nageais vers un endroit où la profondeur était moindre. Je me rassit et me détendit, entrant dans un sommeil réparateur vers mon lieu de méditation mental.