A la chapelle

[je savais pas trop où la mettre la chapelle...on va dire qu'elle sera là si ça vous fait rien^^]

Je partis vers le fond de la cour. J'ouvris la grande porte en bois sculptée et entrais dans la chapelle. Il y faisait noir, j'usais de mes rayons incendiaires de chevalier pour allumer les bougies. La pièce s'éclaira en révélant une ambiance douce. Les quelques bancs de bois s'alignaient en formant une allée centrale. Les murs de la pièce étaient creusés à certains endroits où l'on pouvait apercevoir les statues des Dieux de tous royaumes. Des artefacts remplissaient la pièce sans pour autant en alourdir le décor. Au fond on pouvait voir un autel avec quelques offrandes posées ça et là.
C'était la première fois depuis longtemps que je rentrais ici. Je m'y sentis à l'aise, comme entourée d'un cocon de douceur. Je ne savais pas trop vers qui me tourner. En venant à Emeraude, j'avais renoncé à une appartenance à un quelconque peuple et devais vénérer tous les dieux du panthéon confondus. Ma préférence se tourna cependant vers la plus belle des statues. Je m'avançais vers la représentation sculptée de Théandras et m'assit devant elle.
-Euh...Je ne sais pas exactement comment m'y prendre mais j'aimerai bien vous demander une faveur.
Je parlais tout haut, je vérifiais que j'étais seule. Je me trouvais un peu stupide de parler à une statue. Je fermais les yeux et continuais.
-Voilà, il y a pleins de problèmes ici et je ne peux pas soigner tout le monde... J'ai du mal à comprendre ce que je peux faire. Il faudrait que vous me donniez un tout petit coup de main, que je sache au moins où chercher!
J'attendis un signe. Rien ne se produisit. Je me dis que je devais user d'une manière qui ne convenait pas. Je me levais et partie vers la porte. Je touchais la poignée en fer forgé quand un vent frais souffla mes cheveux. Je me tournais vers l'autel de Théandras et aperçus une forme blanc et humaine qui se tenait là et me regardais.
-C'est vous mon aide, Dame Néphélie?
Son sourire éclatant me réconforta. Je m'approchais de nouveau et m'assis sur un banc.
...

[Edit Sablé : j'ai déplacé le sujet dans la chapelle que je viens de faire.]

Alors que je comptais apparaître dans les plaines du continent, je sentis qu'on avait besoin de moi à Emeraude. Je sus que c'était ma protectrice qui y recommandait ma présence. Je me matérialisais donc dans la chapelle, là où je sentais que ma présence était requise. La pièce était en grande partie éclairée par la lumière qui émanait de moi. Je remarquais, non loin dans l'ombre, la présence de la guérisseuse que j'avais rencontré auparavant. Elle se tourna vers moi et m'accueillis d'une voix pleine d'espoir.
-C'est vous mon aide, Dame Néphélie?
-Si je le peux mon amie.
Je m'avançais vers elle alors qu'elle s'asseyait sur un banc. Je vis les cernes qui entouraient ses beaux yeux bleus, signe qu'elle veillait pour trouver les réponses à ses questions. Je lui tendis le livre que j'avais sortis de ma propre bibliothèque.
-Cela pourrait vous être utile.
Elle parcourus le titre écrit en écriture lumineuse sur la couverture. Elle me regarda sans comprendre.
-C'est un secret, écrit par les immortels, pour les immortels! Ne le prêtez pas! Faites y attention et n'en parlez pas. Tout ce que vous apprendrez ne sera que secrets! Seules les choses pouvant sauver votre amie pourront sortir de ces pages. Si vous avez des questions je suis à votre disposition.
Mélodie prit l'ouvrage et le serra avec précaution dans ses bras. Elle me sourit et bougea les lèvres pour formuler un "merci" qui n'émit aucun son.

[Merci beaucoup pour la création de la chapelle! J'ai eu un sale moment de stress en retrouvant plus mon sujet!^^ merci beaucoup!]
Le livre pesait lourd. Le nombre de page lui donnait une épaisseur phénoménale. Le mot "secret" avait était prononcé tant de fois dans sa phrase que je commençais à croire que la confiance qu'elle plaçait en moi était bien trop disproportionnée. Je commençais aussi à rougir, je le sentais. Je la remerciais encore mais ma gorge se noua sous l'effet de la timidité. Je respirais un instant et pu enfin parler bien que ce ne fut que d'un tout petit filet de voix.
-Merci beaucoup Dame Néphélie. Vous êtes vraiment gentille de m'aider. J'espère vraiment être à la hauteur, j'espère aussi trouver un remède pour Ëlaelle, et pour les autres. Et je vous promets de prendre soin de vos affaires et de m'investir à fond pour que tout soit arrangé. Et de ne jamais vous dénoncer! Dame Néphélie je vous le pro...
Je sentis son regard étonné sur moi. Lorsque la timidité prenait le dessus, je devenais rouge et parlait sans arrêt. J'alignais des mots sans trop penser à m'arrêter même un instant pour respirer. La chaleur monta à mes joues et je baissais la tête.

La jeune hybride me regarda timidement et aligna toutes ses idées précipitamment, je n'eus que le temps de comprendre ce qu'elle balbutia. Elle baissa la tête et je vis ses joues rosir. Je me demandais si une telle coloration était encore possible sur mon visage d'immortelle. Je me mis à hauteur de ses yeux. Je voulus poser ma main sur la sienne en signe de soutiens. J'avançais mes doigts diaphanes et me rappelais quelle sensation cela procurait aux faibles mortels. Je me ravisais et me contentais de lui envoyer une vague d'apaisement en lui parlant d'une voix douce.
-Ma chère amie, je sais qu'il est difficile de se retrouver dans une situation où personne ne peut apporter de réponse. Je peux d'ores et déjà vous parler de cette plante, je l'ai déjà vu. Alors que nous quettions des réponses, mes compagnons d'armes et moi, nous sommes allés sur cette île.
-Vos compagnons...D'armes?
-J'étais chevalier autrefois, il y a bien longtemps, des siècles il y parait. En réalité je ne sais plus...Le temps n'existe plus pour moi. Il n'a de valeur que pour ceux qui peuvent le perdre. Je n'ai plus de temps à gagner dans ma vie d'immortelle.
-Lady, pardonnez moi...Je ne voulais pas vous...
-Ce n'est rien. Je pense qu'il est temps pour vous d'aller porter ce livre dans un endroit où vous pourrez l'étudier. Vous êtes une jeune fille déjà bien cultivée mais il est important que vous en appreniez rapidement sur ce mal. Allez! Et ne le montrez pas! ...Je vous serrai grès de garder également secret ce que je viens de vous conter. Il y a des choses qui doivent être dites et d'autres qui ont un temps à patienter.
Je lui souriais encore et attendis qu'elle se lève.

L'information qu'elle venait de me délivrer ne fit qu'un tour dans ma tête. Elle avait été chevalier. Je ne me permis pas de poser des questions face à sa gêne et sa mélancolie. Je voulus lui demander pardon mais une fois encore, mon caractère timide me retint. Sa dernière phrase m'interpela.
Il y a des choses qui doivent être dites et d'autres qui ont un temps à patienter.
Je la regardais attentivement et ne sus si je pouvais lancer ma réplique moqueuse à une immortelle.
-Je croyais que le temps importait peu.
Elle me sourit de plus belle et éclata d'un rire cristallin, semblable à un carillon. Son rire me rappela quelque peu des sonorités du langage des fées. Je plantais mon regard dans le sien, oubliant qui elle était.
-Vous êtes une fée?
Elle cessa de rire et soutint mon regard. Je sentis que je touchais à quelque chose qui ne me regardais pas.
-Pardonnez moi Néphélie. Je ne voulais pas vous choquer ni me mêler de ce qui ne me regarde pas, je parlais de plus en plus bas et ma phrase se termina dans un murmure, je devrais partir maintenant. Je vous remercie.
Je fourrais le livre dans la sacoche qui pendait de mon épaule. Je tentais de le faire rentrer parmi mes plumes et mes parchemins d'écriture, mais dans énervement je n'y parvint pas. Je me ressaisit et pu enfin le caser et refermer le sac. Je murmurais un salut et quittais la chapelle.

"Vous êtes une fée?"...Ces mots résonnaient encore en moi. Une fée...Je ne comprenais pas pourquoi ce trouble se faisait en moi. Je n'étais plus celle d'avant, plus une fée. Les deux blessures de mon dos, où mes ailes de fées avaient poussées et avaient été retirés, me lançaient. Je ne comprenais pas. Cette fille avait raison. J'étais encore une fée, elle aussi. Je me devais de la rattraper.
-Mélodie!
Mais j'avais réagis trop tard et la jeune femme était déjà partie. Je baissais les yeux et regardais le bas de ma robe qui survolait le sol en pierre. Je décidais de m'asseoir un instant. Je choisis un banc face à ma protectrice.
-Théandras, pourquoi je ne suis rien? Je suis tout...Fée, immortelle, maître magicien, enfant de Dieu! Alors, pourquoi je ne peux pas être tout à la fois? Pourquoi tout ce que je fais ne s'accorde pas avec chaque parties de moi?
Je me levais et me tournais vers la statue de Vinbieth, mon père.
-Et vous?! Pourquoi m'avoir engendré? Je ne peux rien pour ces pauvres mortels! J'aurais dû me laisser faire et accepter le jour où Liewe a décidé de me reprendre à ce monde!
Je tombais à genoux sur les dalles et je sentis, pour la première fois depuis que j'étais immortelle, de toutes petites larmes couler sur mes joues. Cette eau était glacée et je ne pu me retenir d'y goûter. C'était comme lors de ma première vie, salé. Je sentis un vent frais. Bien plus frais que mon corps déjà glacé. Une main blanchâtre se posa sur mon épaule et je me tournais, surprise. Quelle ne fut pas ma surprise lorsque je me retrouvais face à ma mère, morte.
-Néphélie, ma fille.
Elle caressa ma joue, sa voix n'était pas celle que j'aurais imaginé. Elle parlait lentement et d'une voix qui résonnait, comme venue de loin.
-Mais vous êtes...
-Ta protectrice m'a donné un droit exceptionnel, ton père m'a aidé en appuyant ma demande, il fallait que je te vois. Pourquoi es tu si triste ma belle fée?
-Elle veille à ce que je ne doute pas des Dieux...Il n'est pas normal que vous descendiez en ce monde!
-Théandras me l'a accordé, n'y pense plus. Parle moi!
Alors que je prenais ma respiration pour lui parler, son corps devint plus transparent. Elle trembla et commença à s'énerver.
-Non! Pas maintenant, je vous en prie! Je viens d'arriver.
Elle regardais vers le ciel et je compris que les Dieux la rappelait. Je me jetais à son cou mais ne rencontrais aucune matière. Avant que je le réalise, elle disparut.
-J'en parlerais à Liewe!
Je soufflais les bougies une à une et m'assit sur les dalles froides, dans le noir.